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Fitch maintient la Côte d’Ivoire à ‘BB-‘ avec une perspective stable
L’ agence de notation Fitch Ratings a réaffirmé la note ‘BB-‘ de la Côte d’Ivoire, mettant en lumière des perspectives de croissance économique solides et une gestion fiscale prudente. Cependant, le pays doit encore faire face à des défis tels qu’une faible mobilisation des recettes et une liquidité extérieure fragile.
L’ agence de notation Fitch Ratings a annoncé ce 5 août la reconduction de la note ‘BB-‘ pour la Côte d’Ivoire, accompagnée d’une perspective stable. Cette évaluation tient compte des perspectives de croissance économique solides et d’une gestion budgétaire rigoureuse, tout en notant des faiblesses telles que de faibles indicateurs de développement, une forte dépendance aux matières premières, et une faible mobilisation des recettes publiques.
En 2023, le déficit budgétaire de la Côte d’Ivoire s’est réduit à 5,2 % du PIB, contre 6,8 % en 2022, et Fitch prévoit une réduction supplémentaire à 4,5 % en 2024 et à 3,5 % en 2025. Cette amélioration a été principalement due à la suppression des mesures exceptionnelles prises entre 2020 et 2022 et à une augmentation modeste de la mobilisation fiscale
Fitch anticipe que la baisse du déficit budgétaire en 2024-2025 sera soutenue par des recettes gouvernementales accrues grâce à une meilleure mobilisation fiscale et à une augmentation des recettes liées au cacao, ainsi qu’à une diminution des dépenses liées à la crise. Les mesures fiscales viseront à réduire l’écart de mobilisation fiscale entre la Côte d’Ivoire et ses pairs, en se concentrant sur l’impôt sur les sociétés, la TVA, les accises et l’élargissement de la couverture de l’impôt foncier.
Les besoins de financement brut de la Côte d’Ivoire s’élèveront à 10,4 % du PIB en 2024 et à 9,2 % en 2025, incluant des amortissements externes de 2,1 milliards USD en 2024 et de 2,4 milliards USD en 2025. Fitch prévoit que ces besoins seront couverts par des décaissements du FMI, des prêts bilatéraux et multilatéraux, ainsi que par des émissions d’euro-obligations.
La dette publique du pays a atteint 58,1 % du PIB en 2023 et devrait culminer à 58,3 % en 2024 avant de baisser à 55,8 % en 2026. La croissance du PIB réel a atteint 6,5 % en 2023, grâce à la construction d’infrastructures et au début de la production pétrolière du champ de Baleine. Fitch anticipe une croissance économique soutenue de 6,5 % en moyenne sur 2024-2025, stimulée par une augmentation de la production pétrolière, une hausse de la production minière, des investissements privés dans le secteur extractif et de forts investissements publics.
Le déficit du compte courant devrait se réduire à 6,2 % du PIB en 2024 et à 2,5 % en 2025, grâce à une hausse des exportations de cacao et de pétrole brut, ainsi qu’à une diminution des coûts d’importation de nourriture et de carburant. Les réserves de la Côte d’Ivoire devraient augmenter en 2024 et 2025, bien qu’elles restent faibles par rapport aux niveaux des pays comparables.
Les risques politiques et sécuritaires demeurent une préoccupation, mais Fitch ne prévoit pas de perturbations majeures liées à l’élection présidentielle de 2025. Le pays a montré des progrès significatifs dans les indicateurs de risque politique de la Banque mondiale, malgré une opposition politique croissante attendue pour 2025.